Le mercure

La pollution par le mercure est un problème environnemental mondial qui constitue une menace importante pour la santé humaine et l’environnement. À ce titre, il est essentiel de comprendre les principales sources d’émissions de mercure afin d’élaborer des stratégies efficaces visant à atténuer son impact. Le mercure est un élément naturel qui est libéré dans l’environnement par diverses activités anthropologiques, ce qui entraîne une contamination généralisée de l’air, de l’eau et du sol. Les effets sur la santé de l’exposition au mercure peuvent toucher des populations particulièrement vulnérables telles que les femmes enceintes, les enfants et les nourrissons. L’exposition au mercure peut entraîner des troubles neurologiques, des maladies cardiovasculaires et des retards de développement. 

La contamination de l’environnement par le mercure peut perturber les écosystèmes et menacer la biodiversité. Des niveaux élevés de mercure dans les poissons, par exemple, peuvent entraîner une réduction des taux de survie, un déclin de la population de l’espèce et affecter les humains lorsqu’ils consomment ces espèces. 

Le mercure est considéré comme un problème transfrontalier parce qu’il peut se propager sur de longues distances dans l’atmosphère vers diverses autres régions du globe.  

• L’extraction minière artisanale et à petite échelle d’or (EMAPE) est le principal contributeur aux émissions de mercure dans le monde. Les orpailleurs, en particulier ceux des pays en développement, utilisent le mercure pour extraire l’or du minerai, ce qui entraîne le rejet de grandes quantités de mercure dans l’atmosphère, les plans d’eau et l’environnement en général. 
• Processus industriels. Les procédés industriels tels que la fonte des métaux, la production de ciment, l’incinération des déchets, etc. contribuent également de manière significative à la pollution par le mercure. Ces processus libèrent du mercure dans l’air, l’eau et le sol, ce qui présente des risques pour la santé humaine. Pour réduire la pollution par le mercure provenant de ces industries, il est important de promouvoir des méthodes de production moins polluantes et d’améliorer les technologies de lutte contre la pollution. 
• Gestion des déchets. Des pratiques inappropriées de gestion des déchets telles que l’élimination et le recyclage des déchets électroniques (e-déchets) et des produits contenant du mercure peuvent entraîner le rejet de mercure dans l’environnement. Les procédés de recyclage tels que l’incinération à l’air libre peuvent libérer des vapeurs de mercure dans l’atmosphère. Il est donc important d’améliorer les pratiques de gestion des déchets, telles que la manipulation et l’élimination sans risque des déchets contenant du mercure. 
• Activités agricoles. Les activités agricoles qui utilisent des pesticides et des engrais contenant du mercure peuvent également contribuer à la pollution par le mercure dans l’environnement. Ainsi, les eaux de ruissellement des champs agricoles peuvent transporter le mercure dans les plans d’eau et s’y bioaccumuler dans les organismes aquatiques. Ainsi, la promotion de pratiques agricoles durables qui minimisent l’utilisation de produits chimiques à base de mercure peut aider à réduire l’ampleur de la pollution mondiale par le mercure. 
• Combustion du charbon. La combustion du charbon est également une autre source importante d’émissions de mercure. Le mercure se trouve naturellement dans les gisements de charbon et lorsque le charbon est brûlé, il libère du mercure dans l’atmosphère. L’adoption de technologies plus propres et la mise en œuvre de mesures de contrôle des émissions peuvent contribuer à réduire la pollution par le mercure à l’échelle mondiale.

Quelle est la quantité de mercure émise chaque année dans le monde ? On estime à environ 2 220 tonnes par an les émissions mondiales de mercure provenant de sources anthropiques, y compris le mercure réémis. La carte du monde ci-dessous fournit des informations sur la répartition. 

Répartition géospatiale (totale) des émissions de mercure dans l’atmosphère d’origine anthropique en 2015 (g/km2/a) provenant de tous les secteurs. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir.)

Source: Élaboration et application d’un modèle actualisé de distribution géospatiale pour le maillage des émissions mondiales de mercure (Figure 3) tel qu’élaboré pourL’Evaluation mondiale du mercure, 2018 et son Rapport technique de référence

Vous trouverez ci-dessous un tableau classant les principales sources de pollution par le mercure par ordre décroissant:

Source:  Rapport technique de référence de l’Evaluation mondiale du mercure, 2018.

Les effets de la pollution mondiale par le mercure sont considérables: 

La santé humaine: L’exposition au mercure peut entraîner de graves problèmes neurologiques et des retards de développement, en particulier chez les fœtus et les jeunes enfants. Il peut également affecter les adultes, provoquant des troubles des fonctions cognitives et motrices et d’autres problèmes de santé. 

Les écosystèmes: Le mercure s’accumule dans les écosystèmes aquatiques où il est transformé en méthylmercure par les micro-organismes. Le méthylmercure se bioamplifie au fur et à mesure qu’il remonte la chaîne alimentaire, et entraîne des concentrations élevées chez les poissons prédateurs et les mammifères marins. Ce phénomène présente des risques pour les humains et la faune qui consomment les produits de la mer contaminés. 

La diversité biologique: La pollution par le mercure peut avoir des effets toxiques sur diverses espèces, perturbant ainsi les écosystèmes et entraînant un déclin de la biodiversité.

Les efforts visant à lutter contre la pollution par le mercure en Afrique comprennent: 

La Convention de Minamata: La réduction de la pollution par le mercure à travers le monde passe par une combinaison de mesures politiques, de progrès technologiques et une coopération internationale pour atténuer ses effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement. La  Convention de Minamata  sur le mercure est un traité international qui lutte contre la pollution par le mercure. Elle a pour objectif de réglementer et de réduire les émissions et les rejets de mercure et de promouvoir la manipulation et l’élimination sans risque des produits contenant du mercure. Les pays sont encouragés à élaborer des plans d’action pour contrôler la pollution par le mercure, promouvoir des solutions de rechange sans mercure et sensibiliser davantage le public aux risques associés à l’exposition au mercure. Plusieurs pays africains ont ratifié la Convention et sont en train de la mettre en œuvre. 

Le renforcement des capacités: Les organisations internationales et les ONG s’emploient à renforcer les capacités des pays africains pour gérer et réduire la pollution par le mercure. Il s’agit notamment de former les orpailleurs à des pratiques minières plus sûres et d’aider les gouvernements à élaborer des réglementations. 

Les technologies de substitution: Il est essentiel de promouvoir des technologies de remplacement qui éliminent ou réduisent l’utilisation du mercure dans l’extraction de l’or. Ces technologies sont souvent plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement.

La recherche et le suivi: Les recherches sur l’ampleur de la pollution par le mercure et ses effets dans différentes régions d’Afrique aident à orienter les décisions et les interventions stratégiques. 

L’engagement communautaire: Pour assurer un succès à long terme, il est essentiel de collaborer avec les populations locales pour les sensibiliser aux risques de l’exposition au mercure et de les faire participer à la recherche de solutions durables. 

La lutte contre la pollution par le mercure en Afrique nécessite une approche multiforme qui implique des mesures réglementaires, l’innovation technologique, la sensibilisation et la collaboration internationale afin de protéger à la fois la santé humaine et l’environnement.